Michel Boujenah est un acteur, humoriste et réalisateur franco-tunisien, né le 3 novembre 1952 à Tunis.
Né à Tunis, Michel Boujenah passe sa petite enfance en Tunisie. Son père, Joseph Boujenah, est médecin. Il a trois frères, Yves (né en 1946), Jean-Louis (né en 1950) et Paul (né en 1958) qui deviendra cinéaste. En 1963, âgé de 11 ans, il rejoint la France avec ses parents, et s'installe dans la cité de la Croix d’Arcueil à Bagneux, dans la banlieue modeste du sud de Paris. Il souffre beaucoup de cette rupture avec sa terre et sa culture natale.
En 1967, âgé de 15 ans, il décide de réaliser son rêve d'enfance: devenir acteur. Un jour à l’École alsacienne du 6e arrondissement (il y est lycéen entre 1967 et 1970), il présente à l'oral un exposé sur le livre Le Dernier des Justes d'André Schwarz-Bart qui lui fait comprendre ses dons de conteur. Il intègre alors le théâtre de l'école. Après avoir passé son bac, il passe le concours de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg, mais il est recalé notamment à cause de son accent tunisien.
En 1972, après quelques stages de comédie, Michel Boujenah monte avec ses deux amis, Paul Allio et Corinne Atlas sa propre compagnie de théâtre «La Grande Cuillère», dans laquelle il fait monter sur scène des comédiens amateurs, des adolescents de banlieue. Il joue pour les enfants pendant six ans et interprète ses propres textes dans des cafés-théâtres.
Il écrit et met en scène tous ses one-man-show qui retournent les stéréotypes négatifs tout en affirmant son identité culturelle. Son premier spectacle en 1980, Albert, créé au théâtre du Lucernaire à Paris loué pour l'occasion, co-écrit avec Corinne Atlas avec des musiques de Michel Valensi et Geneviève Cabannes, remporte un grand succès. Il y incarne son propre personnage, et prend pour thème la vie des juifs tunisiens immigrés en France, souffrant de leur déracinement et du sentiment d'«étrangeté» lors de leur arrivée en France marquée par des restes d'idéologie coloniale. Lors d'une interview, il revient sur ce premier spectacle. Il y explique que ses origines juives sont fondamentales pour lui, en tant qu'élément personnel constitutif de son identité, mais qu'il ne souhaite pas construire son humour sur cette image de juif arabe, ce qui le pousse plus tard dans sa carrière à en partie renier ce premier spectacle. Ses origines juives et tunisiennes, son enfance d'immigré forment pour lui une situation personnelle complexe, où il évolue entre reniement et acceptation de sa différence. Il juge néanmoins qu'elles sont sans importance pour son humour, que ce qui compte pour lui c'est que son humour soit sincère.
Son second spectacle Anatole est un échec, si bien qu'il reprend son personnage d'Albert. Le suivant, Les Magnifiques, une série de portraits de juifs franco-tunisiens est à nouveau un grand succès. Il est alors reconnu par le public, les médias et le monde du spectacle, et sa carrière est lancée. Il poursuit avec L'Ange gardien, Elle et moi, Le Petit Génie, etc. «Sa faconde, son art de la narration de l’exagération, sa capacité à faire passer l’émotion et son sens de l’improvisation font mouche». ...
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